Évaluer la douleur chez les bébés

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Dès la naissance, les bébés peuvent éprouver des douleurs très aiguës. Apprenez-en davantage sur l’évaluation de la douleur chez les bébés et sur les tests utilisés à cet effet, tels que le PIPP.

À retenir

  • Les outils d’évaluation de la douleur prennent en compte des mesures comportementales, physiologiques et contextuelles.
  • La grille Premature Infant Pain Profile (PIPP - profil de la douleur chez les nouveau-nés prématurés) est un outil d’évaluation détaillé qu’on utilise pour des nouveau-nés prématurés ou nés à terme.
  • La grille PIPP mesure les expressions faciales, la fréquence cardiaque, le niveau d’oxygène dans le sang, l’âge gestationnel à la naissance et l’état de veille et de sommeil.

Dès la naissance, les bébés peuvent ressentir et exprimer de la douleur. Au cours des dernières années, les experts en soins de santé ont appris à évaluer la douleur chez les bébés. Une évaluation de la douleur chez les bébés compte particulièrement sur l’observation de leurs comportements. Par exemple, les nouveau-nés peuvent réagir à une épreuve douloureuse, telle qu’une ponction au talon, dès les premières minutes de la vie.

En plus de noter les changements comportementaux qui peuvent indiquer une douleur, il y a des mesures physiologiques qui sont utilisées pour évaluer la douleur chez les bébés. Ces mesures comprennent la température, la pression artérielle, la fréquence cardiaque et la consommation d’oxygène, entre autres.

Lors de l’évaluation de la douleur, on tient aussi compte du contexte de la situation. À cet égard, dans le cas des bébés, il est important de prendre en considération l’âge gestationnel et les états d’éveil et de sommeil du bébé.

Même s’il y a des méthodes établies et approuvées pour évaluer la douleur chez les bébés, l’évaluation de la douleur n’est pas une science exacte. Afin de réduire l’incertitude, les outils d’évaluation de la douleur, qui prennent généralement la forme de listes d’indicateurs de douleur possibles, comprennent des mesures comportementales, physiologiques et contextuelles. Toutefois, il faut noter que les changements comportementaux et physiologiques peuvent être dus à d’autres facteurs.

Comportement en réaction à la douleur

Les bébés qui éprouvent de la douleur ont tendance à l’exprimer par des expressions faciales. Ils pourraient essayer de protéger la partie douloureuse de leur corps ou de tirer sur cette partie. Des changements dans leur alimentation, dans leurs mouvements et dans leur sommeil peuvent aussi être des indicateurs de douleur.

Les expressions faciales sont généralement considérées comme le meilleur indicateur comportemental de douleur chez tous les groupes d’âge. Les grimaces, les yeux fermés d’une manière constrictive, la bouche étirée et ouverte et la langue tendue et roulée sont des expressions courantes de douleur.

Les bébés pleurent lorsqu’ils ont faim ou peur ou lorsqu’ils sont contrariés. Cependant, les pleurs de douleur sont distincts; ils sont très aigus, tendus, perçants, non mélodieux, vifs, courts et forts. Toutefois, un bébé qui ne pleure pas peut tout de même être en douleur. Un bébé qui a très mal pourrait ne pas pleurer du tout. Il pourrait tout simplement ne pas avoir suffisamment d’énergie pour pleurer.

De plus, les nouveau-nés pourraient ne pas bouger et rester immobiles lorsqu’ils éprouvent de la douleur. On a également remarqué une absence de mouvement chez les enfants plus âgés qui se rétablissent d’une intervention chirurgicale. Ils réalisent qu’il est douloureux de bouger et restent donc immobiles pour réduire l’intensité de la douleur.

L’observation d’un bébé pour évaluer sa douleur nécessite une compétence et une compréhension du développement des nouveau-nés. Pour cette raison, il n’y a pas de mesure unique et exclusive. On a recours à plusieurs mesures pour déterminer la douleur.

Réactions physiques à la douleur

Pour déterminer si un bébé a des douleurs, on recourt également à des indicateurs physiologiques, notamment la fréquence cardiaque, le rythme respiratoire, la pression artérielle, la couleur de la peau, les vomissements, la transpiration et la dilatation des pupilles. Ces indicateurs peuvent varier en raison de changements dans d’autres facteurs, y compris le stress physique, la peur ou l’anxiété, ce qui les rend donc difficiles à interpréter. Malgré ces contraintes, lorsque ces mesures sont combinées à d’autres indicateurs contextuels et comportementaux, elles peuvent se révéler utiles dans l’ensemble du processus d’évaluation de la douleur chez le bébé.

Indicateurs contextuels

Lors de l’évaluation de la douleur, en outre des réactions comportementales et physiques à la douleur, on prend aussi en considération le contexte de la situation. Par exemple, lorsqu’un bébé subit plusieurs procédures à la fois, il réagit parfois à la douleur d’une façon exagérée et pourrait même réagir douloureusement à des procédures non douloureuses. D’autres bébés peuvent devenir mous et immobiles en réaction aux procédures douloureuses. Des études pour déterminer pourquoi les bébés ont tendance à réagir d’une façon ou d’une autre sont en cours.

Le temps et l’expérience sont des facteurs contextuels qui peuvent avoir une incidence sur la douleur. Par exemple, lorsqu’un bébé subit plusieurs procédures douloureuses, sa réaction à la procédure suivante est souvent réduite avec le temps.

L’efficacité et la quantité du sommeil d’un bébé peuvent aussi être des indicateurs de douleur. Cette question est également à l’étude.

Les épreuves et les situations courantes responsables de la douleur

Les bébés peuvent éprouver de la douleur en raison d’une procédure, ou en raison de certaines situations ou blessures.

Les procédures douloureuses courantes que subissent les bébés comprennent les ponctions au talon à des fins d’analyses sanguines ou les injections à l’aide d’une seringue. Les bébés qui sont très malades peuvent subir d’autres procédures douloureuses tels que les ponctions intraveineuses, l’aspiration de la bouche et du nez, la ponction lombaire, les injections intramusculaires et les interventions chirurgicales.

Certaines situations douloureuses qui peuvent toucher les bébés comprennent les brûlures, les problèmes cutanés, les problèmes gastro-intestinaux et les fractures.

Outils pour évaluer la douleur chez les bébés

Premature Infant Pain Profile (Profil de la douleur chez les nouveau-nés prématurés)

La grille Premature Infant Pain Profile (PIPP) est un outil d’évaluation détaillée qu’on utilise pour des nouveau-nés prématurés ou nés à terme. L’intensité de la douleur chez le nouveau-né est mesurée en fonction des indicateurs comportementaux tels que les expressions faciales, les indicateurs physiologiques tels que la fréquence cardiaque et le niveau d’oxygène dans le sang, et les indicateurs contextuels tels que l’âge gestationnel à la naissance et l’état de veille et de sommeil. On assigne des notes à ces indicateurs puis on compile les notes pour se faire une idée de l’intensité de la douleur.

Autres outils d’évaluation

À part la grille PIPP, il existe d’autres outils d’évaluation qui peuvent aider à déterminer l’intensité de la douleur qu’éprouve un bébé.

  • Le Neonatal Facial Coding Scale (NFCS) (Échelle d’évaluation néonatale des codes faciaux)
  • Le Faces, Legs, Activity, Cry, and Consolability Scale (FLACC) (Échelle des expressions faciales, des jambes, de l’agitation, des pleurs et du degré de consolation requis)
  • Le Neonatal Infant Pain Scale (NIPS) (Échelle de la douleur néonatale chez les nouveau-nés)
  • Le CRIES Score (Échelle CRIES)

En général, tous ces outils utilisent les mêmes jalons comportementaux, physiologiques et contextuels pour évaluer la douleur chez les bébés.

Dernières mises à jour: octobre 18 2010