Différence faciale : faire face aux défis de l'intimidation

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Les enfants ayant des différences faciales sont plus susceptibles d'être victimes d'intimidation que leurs pairs.

À rete​nir

  • Les enfants ayant des différences faciales sont plus susceptibles de subir l’intimidation que leurs pairs.
  • Vous et votre enfant pouvez apprendre des stratégies pour faire face à l’intimidation, ce qui inclut des jeux de rôle et la préparation des réponses aux questions des gens.
  • Parlez de ce qui se passe. Lorsque votre enfant croit qu’on le maltraite, il peut en parler à des amis, aux parents, au personnel de l’école, à ses enseignants.

Qu'est-ce que l​a différence faciale?

Un enfant avec une différence faciale a un visage qui a une apparence différente des autres. Cette différence pourrait être due une maladie présente depuis la naissance ou à cause d’un accident, d’une maladie ou d’une opération chirurgicale survenus plus tard. Une différence faciale peut avoir une incidence sur la façon dont l’enfant parle. Elle pourrait également avoir des conséquences sur l’apprentissage, le comportement, et les aptitudes sociales.

Les enfants qui ont une différence faciale font face souvent à des défis à cause de leur apparence et d’autres différences. Parfois, ces défis entraînent des réactions négatives de la part d’autres enfants et adultes. Ces pages proposent des conseils et des astuces que les parents pourraient adopter pour aider leur enfant à faire face à ces défis, leur permettant de continuer à vivre leur vie.

Les gens s​e montrent curieux à propos des différences faciales

Tout le monde est curieux face aux différences faciales. Il est normal que les enfants et les gens les remarquent et posent des questions à ce sujet. La plupart du temps, l’objectif de ces regards et questions n’est pas de blesser l’enfant. Mais parfois, les questions, les commentaires et les regards scrutateurs visent à être mesquins et blessants. Bien que la plupart des enfants fasse l’expérience de tels comportements au moins une fois dans leur vie, les enfants ayant une différence faciale sont plus susceptibles de subir les railleries et d’autres genres d’intimidation que leurs pairs.

Les gen​s font souvent des suppositions concernant les enfants ayant des différences faciales

Certains adultes et enfants peuvent penser qu’en raison de la différence faciale, l’enfant a également une déficience mentale quelconque. Bien que cela puisse être le cas parfois, de nombreux enfants ayant une différence faciale et d’autres problèmes connexes n’ont pas de problèmes développementaux. En fait, certains parents auront même à convaincre l’administration scolaire à cet égard.

Taquineries et intimidation

Il est important de pouvoir distinguer les taquineries de l’intimidation, et d’apprendre des stratégies pour aider son enfant à gérer ces comportements.

La taquinerie se produit lorsque deux personnes se taquinent l’une l’autre en s’amusant et que personne ne se sent blessé. Le rire peut être général, mais les taquineries sont seulement pour s’amuser. Surtout, ces taquineries ne se font pas aux dépends de différences, telles que la religion, l’origine ethnique, la façon de parler ou l’apparence.

L’intimidation, par contre, est un acte intentionnel, signifiant que le persécuteur le fait expressément pour blesser l’autre personne. L’intimidation implique aussi un déséquilibre de puissance, par exemple un enfant plus âgé qui maltraite un plus jeune. L’intimidation est un comportement agressif et négatif qui se manifeste à répétitions. L’intimidation peut entraîner des effets à long terme, tel qu’une faible estime de soi, le fait d’éviter d’aller à l’école, l’angoisse ou la dépression.

Voici quelques exemples d’intimidation:

Les rail​leries

On parle de railleries lorsqu’une personne se moque d’une autre avec l’intention de la blesser. Parfois, la raillerie est confondue avec les taquineries, mais ce n’est pas la même chose. On se moque dans le but de provoquer une réaction négative de la part de votre enfant, comme le faire rougir, le rendre triste, le faire pleurer, l’embarrasser ou lui faire peur. Les railleries prennent diverses formes. Par exemple, si quelqu’un demande sans arrêt, « Pourquoi tu parles comme ça? » ou « Pourquoi tu ressembles à ça? », même s’ils y ont reçu une réponse, c’est une forme de railleries. Ce n’est pas la curiosité de l’autre personne qui a provoqué la question. Un autre exemple de railleries est d’attirer l’attention de la différence faciale de l’enfant en le qualifiant de noms blessants.

Regarder fixement et dévisager

Les enfants ayant des différences faciales peuvent avoir l’impression d’être confrontés souvent à des regards fixes à la fois longs et intimidants. Par exemple, chaque fois que l’écolier relève la tête pendant le cours, son persécuteur est en train de le dévisager.

Une fille chuchote à l’oreille d’une autre fille, derrière un garçon qui baisse la tête avec un regard triste
L’exclusion sociale est un type d’intimidation courant.

L’exclus​ion sociale

L’exclusion sociale signifie ne pas permettre à quelqu’un de jouer dans le groupe ou de se joindre au groupe. Par exemple, un enfant peut dire à un autre enfant ayant une façon différence de parler, « Seules les personnes qui ne parlent pas du nez peuvent être dans mon club. »

Cyber-intimidation

La cyber-intimidation se produit dans les courriels, les textos ou dans les clavardoirs (forum de discussion). Par exemple, l’affichage de la photo d’un élève accompagné d’un commentaire désobligeant sur un site Web constitue une forme d’intimidation. Ce type d’intimidation peut souvent engendrer beaucoup de crainte et d’angoisse chez votre enfant.

Signes que votre enfant est victime d’intimidation

Il est important que les parents surveillent les activités en ligne de l’enfant et lui apprennent comment se servir d’Internet sans danger. Lorsqu’un enfant subi de l’intimidation à cause de sa différence faciale, ce n’est pas forcément lié à cette différence. Les persécuteurs misent souvent sur d’autres aspects, comme la timidité, le manque de popularité, l’isolement de la victime ou sa façon de s’habiller.

Il faut être attentif aux signes avant-coureurs qui pourraient indiquer que votre enfant est en train de subir des railleries ou être victime d’intimidation. Le signe le plus révélateur est un changement récent de comportement et de ses habitudes, de son apparence globale ou de sa vie sociale.

Les signes suivants sont perceptibles si votre enfant est victime de railleries ou d’intimidation :

  • changement au niveau de ses amis et de ses activités sociales;
  • baisse du rendement scolaire;
  • changement d’humeur, caractérisé par l’irritabilité, l’envie de pleurer, la tristesse et l’envie de se cramponner à ses parents;
  • changement d’apparence (vêtements déchirés ou manquants, bleus inexplicables);
  • plaintes liées aux problèmes physiques (maux de ventre, maux de tête);
  • changements des habitudes de sommeil et des habitudes alimentaires.

Ces signes sont parfois causés par l’angoisse et la dépression et peuvent ne pas être liés à de l’intimidation. Si vous remarquez ces changements chez votre enfant, parlez avec lui pour déterminer ce que cela pourrait signifier. Vous pouvez également consulter votre médecin de famille ou un professionnel en santé mentale.

Stratégies pour fa​ire face à l’int​imidation

Deux garçon côte à côte, faisant face vers l’avant, avec le bras d’un garçon autour de l’autre
Reste plutôt avec un groupe et assure-toi le soutien de tes amis, frère et sœurs et pairs.

Aucun enfant ne doit être obligé de faire face tout seul à l’intimidation. Il existe plusieurs façons dont vous pouvez préparer votre enfant à répondre aux questions des autres, et les aider à faire face à l’intimidation.

Raconter l’h​istoire

Une stratégie est d’apprendre à raconter pourquoi votre enfant a une apparence différente. Cela pourrait être une façon utile de satisfaire à la curiosité des gens. Par exemple, si vous remarquez qu’un étranger dévisage votre enfant, vous pouvez l’interpeler directement et lui dire, « Je vois que vous avez remarqué que mon enfant a une apparence qui est différente des autres. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi, » et ensuite expliquer pourquoi votre enfant est différent. Si votre enfant se sent à l’aise, il peut expliquer cette différence lui-même.

Vous ne serez pas toujours obligé de raconter votre histoire. Si la personne qui dévisage votre enfant ou qui pose des questions est quelqu’un que vous connaissez et que vous rencontrez souvent, il pourrait être utile de prendre le temps de sensibiliser cette personne. Si vous ne voyez pas souvent cette personne, vous pourrez choisir de ne pas lui raconter votre histoire.

Jeux de r​ôle

Vous pouvez utiliser des jeux de rôle, voire interpréter de rôles, pour donner à votre enfant les moyens de répondre aux questions. Avec votre enfant, répéter la réponse aux questions courantes, comme :

  • Comment as-tu eu cette cicatrice?
  • Pourquoi parles-tu comme ça?
  • Pourquoi ton oreille a-t-elle cette forme?

Il y a différentes façons de répondre à de telles questions. C’est en général une bonne idée de le faire répéter avec un parent, un frère ou une sœur. Par exemple, si une personne qui l’intimide lui dit : « Tu parles d’une drôle de façon, » l’enfant pourrait lui répondre :

  • « Je suis né avec une fente (palatine) et donc il m’est difficile de produire certains sons. »
  • « Je le sais, t’aurais dû m’entendre l’an dernier. »
  • « Oui, je travaille avec un orthophoniste pour m’aider. »
  • « Si tu veux vraiment parler comme moi, je peux te donner des cours. »
  • « Et alors? » ou « Oui, et je suis bon en plus. »

Apprenez à votre enfant comment se tenir bien droit et regarder les gens droit dans les yeux lorsqu’on parle de la différence faciale. C’est une bonne idée de faire preuve de calme et d’assurance. Les brutes cherchent une réaction émotive comme la colère, la peur, la frustration ou la tristesse. De telles réactions ne font qu’encourager les persécuteurs. Les jeux de rôle peuvent aider l’enfant à faire face à l’intimidation sans réagir de façon émotionnelle.

Des opportunités d’interactions sociales, telles que les jeux en groupe avec des enfants n’ayant pas recours à l’intimidation, peuvent développer les habiletés et les forces de votre enfant dans les activités préférées et contribueront au développement de l’estime de soi.

Si votre enfant est victi​me d’intimidation

Une femme et une fille s’assoient sur un lit de côte à côte, le bras de la femme autour de la fille
Restez calme et attentif. Croyez votre enfant et écoutez ce qu’il a à dire.

Restez calme et soutenez votre enfant. Écoutez attentivement votre enfant et obtenez autant de renseignements que possible. Rassurez votre enfant. Vous pouvez dire des choses comme, « Il est courageux de ta part de me le dire. Ce n’est pas de ta faute. Nous y travaillerons ensemble. » Parlez à votre enfant de ses forces et assurez-vous qu’il sait à quel point il est unique et spécial pour ses amis et sa famille.

Communiquez avec le directeur de l’école ou le conseiller d’orientation pour partager vos informations sur l’intimidation. Assurez-vous de parler régulièrement de cette situation avec le personnel de l’école. Si la situation n’est pas résolue et un plan d’action n’a pas été élaboré, vous pouvez communiquer avec le directeur du conseil scolaire.

Si l’enfant se sent menacé, demandez-lui de chercher immédiatement l’aide d’un adulte en qui il a confiance. Vous devez examiner toute situation d’intimidation, même ce n’est qu’un soupçon. Faites confiance en votre enfant. N’oubliez pas, même les adultes peuvent avoir recours à l’intimidation.

Ce qu’il ne f​aut pas faire

Ne communiquez pas avec la brute ou avec sa famille. Informez la direction de l’école et laissez la communiquer avec les parents de cette personne. Si l’intimidation se produit ailleurs qu’à l’école, appelez la police ou un professionnel de la santé.

N’encouragez pas votre enfant à se défendre.

D’autres chosesauxquelles votre enfant pourrait avoir recours

Votre enfant doit en savoir le plus possible au sujet de sa différence faciale pour qu’il puisse l’expliquer avec confiance si des gens lui posent des questions ou le dévisagent. Il doit s’entraîner au moyen des jeux de rôle ou en apprenant par cœur ce qu’il faut dire. Les parents et les amis peuvent jouer un rôle utile dans ce contexte.

Apprenez à votre enfant à inspirer à fond dès que commence l’intimidation et à réfléchir : quelles mesures pourrais-je prendre pour m’occuper de cette situation? Quelles sont mes options? Suis-je en sécurité ici ou devrais-je demander de l’aide?

Si votre enfant se sent menacé ou mal à l’aise en public, il doit rester dans un groupe autant que possible. Recourez à des amis, des frères et sœurs, et des camarades pour du soutien.

Faites bien comprendre à votre enfant qu’il est important d’informer un adulte s’il fait face à une situation d’intimidation. Si l’adulte ne lui prête pas assistance, dites à votre enfant de chercher quelqu’un d’autre qui le fera. L’intimidation ne doit jamais être ignorée. Signalez tout incident s’apparentant à de l’intimidation. Encouragez votre enfant à parler aux autres enfants ayant une différence faciale, ainsi qu’à des amis, à des parents, au personnel de l’école, aux enseignants et aux conseillers en orientation.

Faire face à l’int​imidati​on si votre enfant souffre de troubles du langage et de la parole

Les habiletés en matière de langage et de parole sont importantes pour l’interaction sociale. Si votre enfant a des lacunes en matière de communication, il devient encore plus difficile de faire face à l’intimidation.

Des jeux de rôle peuvent aussi être utiles dans de telles circonstances. Adoptez les suggestions indiquées dans les sections ci-dessus pour apprendre les stratégies pour faire des jeux de rôle. Vous pouvez dire à la personne qui a de la difficulté à comprendre ce que dit votre enfant, « Si vous éprouvez de la difficulté à comprendre mon enfant, il peut répéter, il peut le dire différemment ou nous deux ensemble pourrions vous l’expliquer. »

Dernières mises à jour: juillet 29 2011