Types de douleurs courantes

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Découvrez les troubles douloureux les plus répandus : arthrite, anémie falciforme, cancer.

Parmi les lésions et maladies infantiles qui peuvent être douloureuses, on compte l’arthrite, l’anémie falciforme, le cancer, les maux de tête et les brûlures. Nous discuterons sur cette page de ces troubles et des traitements de la douleur qui y sont associés.

Douleur arthritique

Lorsqu’on songe à l’arthrite, on pense plus souvent aux personnes âgées qu’aux jeunes. Or, elle arrive au cinquième rang des maladies chroniques les plus répandues chez les enfants, touchant quelque 130 enfants sur 100 000. Il existe sept types d’arthrite juvénile. Les symptômes les plus communs sont la fatigue et des articulations raides et endolories.

Bien qu’on n’ait pas encore découvert de remède contre l’arthrite, de 30 % à 50 % des enfants passent par une longue période de rémission au cours de laquelle peu de symptômes se manifestent. L’intensité de la douleur qu’ils éprouvent n’est pas toujours proportionnelle aux dommages subis par leurs articulations. La plupart des enfants atteints éprouvent des douleurs légères ou modérées.

La prise en charge de la douleur débute par l’évaluation de l’état de l’enfant. Chez les enfants, on recourt à plusieurs stratégies pour traiter la douleur arthritique : médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’acétaminophène (Tylenol), stratégies psychologiquesde prise en charge, physiothérapie. On peut aussi la traiter par des stéroïdes oraux ou le méthotrexate, médicament aux propriétés anti-inflammatoires qu’on peut administrer par voie orale ou par injection sous-cutanée. On peut également injecter des corticostéroïdes dans les articulations enflées et douloureuses. On fait également appel aux nouveaux agents modificateurs de la maladie comme l’étanercept ou l’infliximab. On les réserve toutefois aux cas graves où un grand nombre d’articulations sont atteintes ou aux enfants qui ne répondent pas aux autres traitements.

Tous les traitements doivent faire l’objet d’évaluations régulières ayant pour but de vérifier s’ils soulagent la douleur et les autres symptômes et s’ils améliorent la qualité de vie de l’enfant.

Douleur causée par l'anémie falciforme

Les enfants et les adultes aux prises avec l’anémie falciforme souffrent d’un trouble héréditaire des globules rouges. En Amérique du Nord, on la trouve surtout chez les personnes d’origine africaine. Les globules rouges des patients atteints contiennent un type anormal d’hémoglobine qui a parfois pour résultat de leur donner la forme d’une faux ou d’un croissant.

Étant donné que les globules falciformes ne circulent pas aussi bien dans les vaisseaux sanguins que les globules rouges ordinaires, qui sont ronds, ce problème de circulation peut réduire ou bloquer l’approvisionnement en sang de tissus situés dans plusieurs parties du corps. Lorsque l’oxygène que transportent les globules rouges n’atteint pas les tissus, il en résulte une occlusion vasculaire douloureuse.

Circulation sanguine des patients atteints d’anémie falciforme
 
Les globules rouges sains sont souples, ronds et flexibles. Les globules falciformes, eux, sont rigides et collants, et peuvent bloquer la circulation.

Une animation montrant comment les cellules falciformes collent ensemble et bloquent la circulation sanguine.

Ces épisodes douloureux peuvent débuter dès l’âge de six mois. Chacun d’entre eux peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Si la douleur de l’enfant est intense et que de simples analgésiques n’arrivent pas à la soulager, il se peut qu’il faille l’hospitaliser. Les épisodes douloureux des enfants ont tendance à être plus courts que ceux des adultes. Parmi les facteurs pouvant causer des changements dans les globules rouges, on compte les suivants :

  • une infection
  • un manque d’oxygène
  • la déshydratation
  • la fatigue
  • un exercice violent
  • l’exposition au froid
  • le stress

Il existe deux types de douleur causée par l’anémie falciforme : la douleur aiguë (à court terme) et la douleur chronique (à long terme). Afin de prendre votre enfant en charge, vous devez d’abord évaluer son type de douleur et ensuite décider de son régime de gestion de la douleur. Comme pour les autres types de douleur, le traitement peut avoir recours aux traitements suivants :

  • des médicaments antidouleur
  • la physiothérapie (la thermothérapie, par exemple)
  • la psychothérapie (la thérapie par la distraction ou consistant en des respirations profondes, par exemple)

Même si le fait d’appliquer un bloc réfrigérant ou tout autre objet froid sur la zone atteinte est efficace pour certains types de douleur, on ne recommande pas de le faire chez les patients atteints d’anémie falciforme. En fait, ce traitement risque d’aggraver la douleur.

L’une des façons de soulager la douleur de votre enfant est de lui faire boire assez de liquides. Si la douleur est légère, il peut se contenter de simples analgésiques comme de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène.

Les enfants atteints risquent de subir un grand nombre d’épisodes douloureux tout au long de leur vie. Autrement dit, il est important que votre enfant et vous-même appreniez à gérer sa douleur. Si vous n’arrivez pas à gérer son anémie falciforme à domicile grâce à une combinaison d’analgésiques, de physiothérapie et de psychothérapie, il se peut dans ce cas-là que vous deviez l’amener à l’hôpital, où on l’évaluera et on lui viendra en aide. Si sa douleur est trop intense et que les médicaments par voie orale que vous lui administrez à la maison ne suffisent pas, il peut avoir besoin d’être hospitalisé et de recevoir des analgésiques par intraveineuse. On insère normalement la ligne intraveineuse dans le dos de la main de votre enfant. Parmi les médicaments utilisés contre la douleur intense causée par l’anémie falciforme, on compte les opioïdes comme la morphine.

Douleur cancéreuse

La douleur cancéreuse peut être causée par le cancer lui-même ou par le traitement. La douleur causée par le cancer lui-même s’atténue normalement après le traitement. Quelle que soit l’origine de la douleur de votre enfant, on évaluera son état et l’on dressera un plan de soins, qui comportera l’administration de médicaments, de la physiothérapie et de la psychothérapie.

Les médicaments prescrits contre la douleur cancéreuse peuvent être doux, modérés ou forts, selon l’intensité de la douleur de votre enfant. Les enfants subissant une chimiothérapie doivent éviter l’acétaminophène (Tylenol), car il fait baisser la fièvre, qui est un symptôme d’infection. Il se peut que votre enfant doive également éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène parce qu’ils risquent de nuire à la coagulation sanguine, sans doute déjà mise à mal par sa chimiothérapie. Les opioïdes forts comme la morphine sont très efficaces contre la douleur modérée ou intense.

Douleur causée par le traitement contre le cancer

La douleur causée par le traitement contre le cancer peut résulter de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou de l’opération. Le patient peut ressentir de la douleur pendant les tests de détection ou pendant le traitement. Si votre enfant se fait opérer, il peut ressentir de la douleur par la suite. Si ce type de douleur est fréquent et intense, il se peut qu’il faille apporter des changements à son régime de soins. Il est possible qu’il continue de prendre des médicaments antidouleur puissants jusqu’à la fin du traitement du cancer qui occasionne ses douleurs. On réduira les doses de médicaments au fur et à mesure que sa douleur s’atténuera.

Pendant le traitement, il se peut que votre enfant subisse des interventions douloureuses, dont la ponction lombaire ou un prélèvement de moelle osseuse. On déploiera tous les efforts nécessaires pour rendre ces interventions aussi indolores que possible en administrant des médicaments à l’enfant et en lui faisant subir des séances de psychothérapie et de physiothérapie. Il se peut qu’on lui donne des médicaments contre la douleur ou pour l’aider à se détendre. Selon le type d’intervention, il est possible qu’on ait recours à un anesthésique local pour engourdir la zone en question. Il arrive qu’on donne aux enfants un sédatif qui les gardera conscients ou qui les endormira. Certaines interventions — insérer une ligne intraveineuse, administrer ses médicaments à l’aide d’une seringue — peuvent occasionner un malaise chez votre enfant. On applique souvent un anesthésique local sur la peau pour réduire la douleur opératoire.

La psychothérapie peut également se révéler très efficace en aidant votre enfant à gérer sa douleur. Les respirations profondes et l’imagerie comptent parmi les techniques suggérées qui peuvent l’aider pendant le traitement. Avant l’intervention, la relaxation musculaire progressive peut l’aider à réduire son stress et son anxiété.

Bien qu’on déploie tous les efforts nécessaires pour rendre l’intervention aussi indolore que possible, il est important de ne pas promettre à votre enfant qu’« elle ne fera pas mal » ou que « tout ira bien ». Selon les chercheurs, il vaut mieux être honnête avec lui et rester calme. Il faut l’encourager à recourir à des stratégies qui lui permettront de faire face à la situation.

Mucosite

Certaines formes de chimiothérapie provoquent l’inflammation des cellules qui protègent la paroi de la bouche, de la gorge, de l’estomac, des intestins et du rectum. Cette inflammation s’appelle la mucosite. Elle peut causer une douleur modérée ou intense qui peut nuire à la capacité du patient de manger, de parler et d’avaler. On la traite par des rince-bouches, des antiviraux et des analgésiques puissants, comme la morphine​, généralement administrés par perfusion intraveineuse continue ou par analgésie contrôlée par le patient.

Maux de tête

La plupart des enfants souffrent de maux de tête occasionnels. D’après un sondage canadien portant sur la douleur ressentie par les enfants, 85 % des enfants de 5 à 7 ans auraient eu des maux de tête. Cette proportion passe à 100 % chez les adolescents de 14 à 16 ans. Beaucoup d’entre eux en ont eu un au cours du mois qui vient de s’écouler. En général, les enfants déclarent que leur mal de tête a duré quelques heures et donnent une note de 6 sur 10 à l’intensité de leur douleur. Jusqu’à 40 % des enfants et des adolescents ont déclaré souffrir de maux de tête récurrents qui constituent chez eux une cause majeur de douleurs et d’incapacité.

Les maux de tête et les migraines de tension constituent le type de maux de tête le plus répandu. Les maux de tête de tension causent une douleur sourde, diffuse et persistante qui peut durer des heures, des jours, des mois, voire des années. La migraine provoque une douleur pulsatile plus localisée et est souvent accompagné de nausée, de vomissements et de sensibilité à la lumière et au bruit. Ces épisodes durent normalement plusieurs heures. La plupart des enfants souffrant de maux de tête présentent une combinaison de maux de tête, de tension et de migraines.

Autres types de maux de tête :

  • céphalée médicamenteuse
  • algie vasculaire de la face
  • migraine basilaire
  • équivalent de l’épilepsie
  • céphalée due à la sinusite

Il est important de faire évaluer à fond l’état de santé de votre enfant par un professionnel de la santé. Même si plusieurs facteurs environnementaux ou situationnels contribuent normalement à l’apparition d’un mal de tête, ces facteurs varient d’un enfant à l’autre. L’évaluation aidera à révéler lesquels jouent un rôle chez votre enfant. Le stress est un facteur répandu. Parmi les sources de stress chez l’enfant, on compte son incapacité à résoudre des problèmes scolaires, ses relations sociales, les sports et les problèmes familiaux. Il ne semble pas que le régime alimentaire des enfants souffrant de maux de tête, la météo et les activités qu’ils pratiquent soient des facteurs courants.

Brûlures

Les brûlures sont monnaie courante chez les enfants, surtout chez ceux de moins de quatre ans. Ce qu’on observe le plus souvent, c’est une brûlure par un liquide chaud plutôt qu’une brûlure par le feu. Les enfants en bas âge courent plus de risques, car ils sont curieux et n’en sont qu’au début de leur développement. Les brûlures se produisent surtout à domicile, notamment dans la cuisine et la salle de bain. Elles provoquent des lésions cutanées et des couches situées sous la peau, et peuvent être très douloureuses.

Les brûlures peuvent mettre en danger la vie de votre enfant. Il ne faut pas les sous-estimer. S’il arrive grièvement brûlé au service des urgences, il importe plus de lui sauver la vie que d’atténuer ses souffrances au début. Après avoir traité les lésions qui mettaient sa vie en danger, on peut se consacrer à la gestion de sa douleur.

L’intensité de la douleur dépend surtout de la profondeur de la brûlure et, dans une moindre mesure, de ses dimensions. Les brûlures profondes, dites au troisième degré, pénètrent la peau jusqu’aux terminaisons nerveuses. Elles détruisent les terminaisons nerveuses, ce qui empêche les nerfs de transmettre au cerveau le signal de la douleur. Elles sont donc moins douloureuses que les brûlures superficielles. Cela dit, les enfants subissent rarement des brûlures qui ne sont qu’au troisième degré. En fait, ils souffrent généralement de brûlures de degrés différents, ce qui leur occasionne des douleurs intenses. On dit souvent de la douleur causée par les brûlures qu’elle constitue une douleur cuisante, permanente ou intermittente.

Il se peut que la douleur causée par les brûlures s’intensifie au fil du temps à force de changer de pansements, de faire de la physiothérapie et de subir des interventions comme des greffes de peau. La douleur opératoire et l’accès douloureux paroxystique peuvent s’ajouter à la douleur de fond, particulièrement après les changements de pansements et l’exercice. Certains enfants peuvent éprouver une douleur neuropathique comportant une sensation cuisante, des fourmillements, un engourdissement ou une douleur fulgurante. Il est également possible que les enfants et leurs parents vivent une forme de stress post-traumatique après la brûlure. Parmi les symptômes associés, on compte les cauchemars, les trous de mémoire et un affect abrasé, ce qui veut dire que l’enfant ressentira moins profondément ses émotions. Ces symptômes peuvent nuire à l’évaluation et au traitement de la douleur.

La gestion de la douleur débute par l’évaluation méticuleuse de l’état de santé de l’enfant. Un enfant qui se remet d’une brûlure qui lui occasionne des douleurs constantes peut avoir besoin d’opioïdes puissants soit par perfusion intraveineuse ou par la prise régulière de médicaments par voie orale. De plus, avant de changer de pansements, les enfants peuvent recevoir des médicaments contre la douleur et des sédatifs, qui les aideront à prévenir la douleur et les malaises connexes. Il arrive que certains enfants aient besoin d’une anesthésie générale au bloc opératoire lorsque les traitements ou les changements de pansements sont plus intenses ou importants.

La psychothérapie peut se révéler très efficace en réduisant l’anxiété et la douleur opératoire. Les parents ou le professionnel de la santé peuvent encourager le recours à cette stratégie et y participer activement. Consultez à cette fin le lien ci-dessus sur les traitements psychologiques visant à gérer la douleur. On trouve dans beaucoup d’hôpitaux des employés à qui l’on peut poser des questions sur les stratégies de gestion de la douleur.

En plus de la douleur, les enfants peuvent éprouver des démangeaisons affolantes dès que leurs brûlures se mettent à guérir. Certains antihistaminiques sont efficaces dans ce cas et, encore une fois, des stratégies psychologiques peuvent servir à distraire ou à détendre l’enfant. La douleur chronique est rare chez les enfants qui ont été brûlés.

Dernières mises à jour: septembre 11 2009