Qu’est-ce que l’urticaire pigmentaire?
Le système immunitaire est formé de différents types de cellules, dont les mastocytes. Ces cellules aident le corps à guérir après une blessure et à réagir aux allergènes.
Parfois, les mastocytes s’accumulent en grand nombre en-dehors de leur champ habituel. Cela cause un trouble appelé la mastocytose. On est en présence d’une mastocytose cutanée quand les mastocytes s’accumulent sur la peau, sur les cheveux ou sur les ongles. Le type le plus commun de mastocytose cutanée chez l’enfant est l’urticaire pigmentaire. Le trouble est aussi connu sous le nom de mastocytose maculo-papuleuse.
Dans plus de la moitié des cas, l’urticaire pigmentaire se manifeste d’abord chez les enfants âgés de moins de deux ans. De nouvelles taches peuvent apparaître au cours des prochaines années.
Comme la plupart des mastocytoses cutanées de l’enfance, l’urticaire pigmentaire est bénigne (sans danger). Elle se limite à la peau. Il y a peu de risque de symptômes qui mettent en cause d’autres organes.
Il ne s’agit pas d’un trouble permanent. Environ la moitié des cas disparaissent avant la puberté et l’autre moitié s’améliore grandement avant ce stage de croissance.
Quels sont les effets de l’urticaire pigmentaire sur le corps?
L’urticaire pigmentaire se manifeste le plus souvent par des taches ou des bosses rouge brunâtre. Elle peut toucher n’importe quelle partie du corps. Le nombre de taches varie d’un enfant à l’autre, de quelques-unes à des centaines.
Ces taches sont souvent accompagnées de démangeaisons. Après avoir été frottées vigoureusement, elles peuvent devenir rouges et enflées. Il s’agit d’une indication que les mastocytes sont activées. Il se peut que votre médecin décrive la rougeur et l’enflure comme des signes de la maladie de Darier.
En plus d’être rouges et de causer des démangeaisons, les taches se transforment parfois en cloques remplies de fluide Elles ne laissent normalement pas de cicatrice, mais elles peuvent persister pendant des mois, voire même des années.
Chez la plupart des enfants, ce trouble n’a des effets que sur la peau. Dans de rares cas, l’enfant peut présenter d’autres symptômes. En voici quelques-uns :
- la diarrhée
- des vomissements
- des bouffées de chaleur
- une respiration sifflante
- une anaphylaxie (réaction allergique grave) (en anglais).
Si votre enfant présente un de ces symptômes anormaux, prévenez votre médecin lors de votre prochaine visite.
Quelle est la cause de l’urticaire pigmentaire?
La cause de l’urticaire pigmentaire n’est pas connue. On pense que la génétique peut jouer un rôle.
Comment l’urticaire pigmentaire est-elle diagnostiquée?
Il est facile de porter un diagnostic d’urticaire pigmentaire en clinique si un enfant âgé de moins de deux ans a des taches rouge brunâtre et présente un signe de la maladie de Darier. Quand le diagnostic n’est pas arrêté, le médecin de votre enfant peut demander une
biopsie cutanée afin de faire analyser les taches.
Une fois que le diagnostic est porté, un dermatologue verra votre enfant tous les six à 12 mois.
En général, votre enfant n’aura pas besoin de nouveaux examens. Votre médecin peut décider de faire des analyses sanguines ou d'adresser votre enfant à un hématologue (spécialiste du sang) lorsqu’il présente l’un des symptômes suivants :
- sa peau est couverte de nombreuses taches;
- ses taches paraissent anormales;
- ses poussées actives (rougeur et enflure) prennent plus de temps à disparaître que d’habitude;
- il a des problèmes systémiques graves, tels des vomissements violents, une diarrhée aiguë ou une respiration sifflante.
Comment l’urticaire pigmentaire est-elle soignée?
Malheureusement, il n’y a pas de remède pour l’urticaire pigmentaire. Cependant, la plupart des enfants atteints voient leur état s’améliorer avant la puberté. En attendant, les symptômes peuvent être soignés grâce à un éventail de méthodes de traitement.
Éviter les éléments déclencheurs
Le site web Mastokids présente une liste détaillée des éléments déclencheurs possibles (en anglais seulement) et comment déceler les symptômes chez votre enfant si vous ne pouvez pas les éviter.
Exemples d’éléments déclencheurs courants :
- les médicaments comme l’aspirine, l’AINS (comme l’ibuprofène), les narcotiques, les anesthésiques généraux (souvent des agents plus anciens qui ne sont plus utilisés) et la teinture radiographique;
- des stimuli, tels le stress, la chaleur et l’exposition directe au soleil.
Dites toujours au médecin si votre enfant souffre d’urticaire pigmentaire afin d'éviter l'utilisation ou la recommandation de tout élément qui pourrait déclencher chez lui des symptômes.
Médicaments
- Les antihistaminiques peuvent atténuer les démangeaisons et les autres effets secondaires de l’activation des mastocytes, comme la rougeur et l’enflure.
- Les crèmes de corticostéroïdes peuvent atténuer les démangeaisons.
- Le cromoglycate disodique (un médicament anti-inflammatoire donné par inhalateur ou par voie orale) permet de soigner la diarrhée, des vomissements ou autres problèmes gastro-intestinaux.
- Un EpiPen peut aider à soigner les réactions allergiques graves. Votre enfant devrait avoir ce médicament avec lui en permanence s’il a des antécédents d’anaphylaxie.
Photothérapie
La photothérapie (PUVA) a été utilisée avec succès dans certains cas graves.
Complications de l’urticaire pigmentaire
Dans un très petit nombre de cas, les mastocytes peuvent s’accumuler dans le foie, la rate et la moelle osseuse. Cela est si rare chez l’enfant que le dépistage régulier n’est pas recommandé. Les adultes atteints d’urticaire pigmentaire sont parfois à risque d’une leucémie, mais cela est très rare chez les enfants.
Quand consulter un médecin pour l’urticaire pigmentaire
- Se présenter au service d’urgence si votre enfant présente des signes d’une réaction allergique grave ou s’il a de la difficulté à respirer.
- Voir le dermatologue si votre enfant a beaucoup plus de taches ou de différentes sortes de taches. Aussi, s’il présente de nouveaux symptômes, comme des vomissements ou la diarrhée.