Votre enfant entame un traitement qui sera immunosuppressif, ce qui affectera la façon dont son organisme réagit aux vaccins de routine qui le protègent contre des maladies.
Ce guide explique comment les différents vaccins interagissent avec un traitement immunosuppressif. Il aborde aussi des situations spéciales comme voyager à l'étranger. Vous devez collaborer avec le professionnel de la santé habituel de votre enfant pour vous assurer que votre enfant a reçu tous les vaccins nécessaires et pour garder votre enfant en santé pendant qu'il suit le traitement immunosuppressif.
Si vous avez des questions, communiquez avec le médecin ou l'équipe responsable du traitement de votre enfant.
Quelles sont les causes d'un système immunitaire déprimé?
Les traitements suivants peuvent être immunosuppressifs :
- de fortes doses de stéroïdes pendant au moins deux semaines;
- l'azathioprine
- la 6-mercaptopurine (6-MP)
- le méthotrexate;
- des agents anti-TNF comme infliximab et adalimumab.
La malnutrition peut aussi déprimer le système immunitaire.
Vaccins morts
Les vaccins morts ou « tués » ne contiennent pas de virus ou de bactéries vivantes qui pourraient provoquer la maladie. Ceci signifie que ces vaccins sont sécuritaires dans le cas des patients ayant des systèmes immunitaires déprimés.
La préoccupation principale en matière de ces vaccins est la possibilité qu'un système immunitaire déprimé n'y réagisse pas, ce qui aurait comme résultat que l'efficacité du vaccin ne serait pas à la hauteur des attentes. Donc, l'objectif de l'utilisation d'un vaccin mort est de s'assurer que votre enfant a eu tous les vaccins nécessaires au moins deux semaines avant d'entamer un traitement immunosuppressif.
Les vaccins morts comprennent :
- le vaccin contre le tétanos et la diphtérie, ou le vaccin anticoquelucheux acellulaire;
- le vaccin antipoliomyélitique inactivé;
- le vaccin contre l'Haemophilus influenzae de type B;
- le vaccin contre le papillomavirus;
- le vaccin contre le pneumocoque;
- le vaccin contre le méningocoque;
- le vaccin contre l'hépatite A et/ou B;
- le vaccin contre la grippe.
Quant au vaccin contre l'hépatite B, il se peut que le médecin de votre enfant exige une analyse de sang pour déterminer si votre enfant a réagi au vaccin.
Si votre enfant est déjà en train de subir un traitement immunosuppressif et qu'on ne compte aucunement arrêter le traitement, votre médecin peut administrer des vaccins morts selon le calendrier normal. Certaines circonstances pourraient exiger des modifications au calendrier normal.
Vaccins vivants
Les vaccins vivants contiennent des virus ou de bactéries vivantes qui pourraient provoqués la maladie. Les patients ayant des systèmes immunitaires déprimés ne doivent pas prendre de vaccin vivant.
Votre enfant ne doit pas avoir de vaccin vivant nécessaire dans les 4 ou 6 semaines avant d'entamer un traitement immunosuppressif.
Les vaccins vivants comprennent :
Si votre enfant va voyager
Si un voyage est prévu pour votre enfant, communiquez avec le médecin responsable du traitement de votre enfant au moins 6 à 8 semaines au préalable. Assurez-vous que votre enfant est à jour avec tous les vaccins de routine, surtout le RRO, le tétanos et coqueluche (toux coquelucheuse).
En fonction de la destination du voyage de votre enfant, le médecin peut également recommander d'autres vaccins.
Les vaccins morts suivants sont sécuritaires dans le cas des enfants ayant des systèmes immunitaires déprimés :
- le vaccin contre la typhoïde (injectable);
- le vaccin contre l'encéphalite japonaise;
- le vaccin contre la rage.
Les vaccins vivants suivants ne sont pas sécuritaires pour l'administration dans le cas des enfants ayant des systèmes immunitaires déprimés :
- fièvre jaune;
- le vaccin contre la typhoïde (oral);
- le vaccin bacille de Calmette-Guérin (BCG).
Le médecin de votre enfant peut également vous suggérer de consulter un infectiologue ou un spécialiste en médecine des voyages.
Immunisation des membres de famille
Si votre enfant est en train de suivre un traitement immunosuppressif, vous et tout membre de votre famille vivant dans le même foyer devez être vaccinés. Ceci contribuera à garder votre enfant en santé.
Cependant, certains vaccins fonctionnent en provoquant une forme très faible de la maladie. Pour la plupart des gens, ceci est complètement sécuritaire, mais les personnes qui ont reçu ce genre de vaccin peuvent transmettre les germes aux autres. Par conséquent, votre enfant pourrait tomber malade.
Les vaccins vivants suivants sont sécuritaires pour l'administration aux membres de famille:
- le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO);
- le vaccin contre la fièvre jaune;
- le vaccin oral contre la typhoïde.
Les vaccins vivants suivants sont sécuritaires sous réserve de certaines restrictions :
- le vaccin contre la varicelle : Environ 5 % des personnes qui reçoivent ce vaccin attrape un rash. Dans un tel cas, l'enfant ayant un système immunitaire déprimé doit éviter tout contact avec cette personne. De plus, communiquez avec votre médecin, car votre enfant aurait besoin de suivre du traitement pour prévenir l'infection.
- Rotavirus : Il est possible que les fèces (selles) des personnes qui ont reçu ce vaccin contiennent des virus vivants. Si les membres de votre famille ont reçu le vaccin contre le rotavirus, ne négligez pas de vous laver les mains à fond et souvent.
Les fèces des personnes qui ont reçu le vaccin oral contre la polio contiennent des virus vivants. Ce vaccin ne doit pas être administré aux membres de la famille. Ce vaccin n'est pas utilisé au Canada.
Les membres de la famille peuvent prendre des vaccins morts en toute sécurité. Ces vaccins ne peuvent pas toucher (être transmise à) votre enfant.
L'enfant a récemment été exposé à une maladie infectieuse
Si votre enfant a été exposé à une maladie infectieuse, consultez immédiatement le médecin de votre enfant. Votre enfant aurait besoin de suivre du traitement pour prévenir l'infection.
Votre enfant aurait besoin de suivre du traitement s'il a été exposé à une des maladies suivantes:
Lorsqu'on arrête le traitement immunosuppressif de votre enfant
Les effets du traitement immunosuppressif durent pendant un certain temps, et cela, même après que votre enfant arrête de le suivre. Après l'arrêt du traitement, le médecin de votre enfant doit attendre au moins trois mois avant de lui administrer un vaccin. Ceci devrait donner au système immunitaire de votre enfant suffisamment de temps pour se rétablir et réagir normalement aux vaccins.
Il faut parfois davantage de temps dans le cas de certains traitements immunosuppressifs.
De plus, il se peut que dans certains cas, votre médecin préfère administrer à votre enfant un vaccin à virus inactivés plus tôt (en cas d'exposition au tétanos, p. ex.), même s'il se peut que le système immunitaire de votre enfant ne réagisse pas.
Dans de tels cas exceptionnels, il est important d'en parler avec votre médecin.
Cette brochure d’information à l’intention des patients a été élaborée grâce aux efforts concertés du programme sur la maladie intestinale inflammatoire et du programme sur les maladies infectieuses. Sa réalisation a été rendue possible grâce à une subvention à l’éducation sans restriction d’Abbott Canada.