Les cardiopathies et les thérapies complémentaires et parallèles

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Familiarisez-vous avec les thérapies complémentaires et parallèles et avec les facteurs à prendre en considération avant de les essayer.

À retenir

  • La médecine conventionnelle renvoie aux pratiques de santé utilisées par des professionnels de la santé formés spécialement pour diagnostiquer et pour traiter les maladies.
  • La médecine conventionnelle se fonde sur des données probantes qui montrent ce qui fonctionne bien par l’entremise de toute une série d’essais cliniques qui assurant l’innocuité d’un médicament.
  • Les thérapies complémentaires et parallèles renvoient aux produits, techniques, théories ou pratiques qui sortent du cadre de la médecine conventionnelle.
  • On a recours aux thérapies complémentaires en association avec la médecine conventionnelle, tandis que les thérapies parallèles sont utilisées à la place de la médecine conventionnelle.
  • Les thérapies complémentaires peuvent apporter une aide supplémentaire et ne causent pas de tort, lorsqu’elles sont utilisées en association avec la médecine conventionnelle, tandis que les thérapies parallèles ne sont pas éprouvées et pourraient avoir des effets néfastes.
  • Avant d’essayer une thérapie qui n’a pas été recommandée par le médecin de votre enfant, vous devriez en discuter avec lui.

Si votre enfant souffre d’une cardiopathie grave, il est normal que vous vouliez avoir accès aux meilleurs médicaments et médecins possibles. Lorsque votre enfant va à l’hôpital en Amérique du Nord, il recevra des soins conventionnels. Toutefois, d’autres professionnels de la santé qui ne sont pas médecins offrent des traitements appelés thérapies complémentaires et parallèles. Il est important que vous compreniez les différences entre ces approches afin de prendre des décisions éclairées au sujet des soins de votre enfant.

Qu’entend-t-on par médecine traditionnelle?

La médecine traditionnelle renvoie aux pratiques que la plupart des médecins, infirmières et autres professionnels de la santé utilisent pour diagnostiquer une maladie et la traiter.

La médecine traditionnelle s’appuie sur des observations probantes qui montrent ce qui marche et ce qui ne marche pas. Par exemple, si des chercheurs veulent s’assurer de l’efficacité d’un nouveau médicament, ils effectuent une étude ou un essai clinique. Dans le cadre de l’essai clinique, le médicament est administré à deux groupes de personnes. Un groupe reçoit le nouveau médicament. L’autre groupe reçoit une pilule ne contenant aucune substance active (placebo), ou l’ancien médicament. Les personnes participant à l’essai ne savent pas à quel groupe elles appartiennent. Par la suite, les chercheurs examinent étroitement les participants pour détecter des améliorations ou des problèmes potentiels. Différents types de personnes prennent part à l’essai clinique du médicament.

Une fois l’essai terminé, les chercheurs évaluent les résultats et les consignent dans un rapport. L’essai peut avoir démontré que le médicament agit ou n’agit pas, ou qu’il a plus ou moins d’effets secondaires qu’un autre traitement. Les chercheurs envoient leur rapport à une revue. Des experts non concernés par l’étude examinent le rapport et signalent tout problème éventuel. Si les experts s’accordent à dire que l’essai est de haute qualité, le rapport est publié. Par la suite, d’autres chercheurs devraient pouvoir répéter l’essai et obtenir des résultats similaires. Au bout d’un certain nombre d’essais, la vente du médicament au public est approuvée.

Bien sûr, ce processus scientifique n’est pas toujours parfait. Mais pour le moment, on ne dispose pas de moyen plus adéquat pour démontrer qu’un nouveau traitement est efficace et sans danger. N’oubliez pas que la science n’avance pas au gré de « percées miracle » ou de « bonds géants ». Elle évolue prudemment, étape par étape, jusqu’à l’obtention d’un avis unanime.

Qu’entend-t-on par thérapie complémentaire et thérapie parallèle?

La thérapie complémentaire et la thérapie parallèle renvoient à des produits, des techniques, des théories ou des pratiques qui s’éloignent de la médecine traditionnelle.

  • La thérapie complémentaire complète la médecine traditionnelle.
  • La thérapie parallèle remplace la médecine traditionnelle.

De multiples personnes recourent aux thérapies complémentaires ou parallèles au quotidien, qu’elles soient en bonne santé ou très malades. Le recours à ces thérapies prête souvent à controverse.

Il n’est pas toujours facile de distinguer les approches complémentaires des approches parallèles. Cette distinction varie en fonction des vues de chacun. En Inde par exemple, le remède ayurvédique, une approche fondée sur l’association du corps et de l’esprit, est très répandu. Il y est entériné à titre de médecine traditionnelle et fait intégralement partie du système de santé du pays. Bien que commune en Inde, cette approche est qualifiée de thérapie parallèle en Amérique du Nord.

En outre, quelques-unes de ces thérapies sont plus « populaires » que d’autres et font l’objet d’études au même titre que la médecine traditionnelle. De plus en plus, les médecins explorent les approches nouvelles qui semblent prometteuses.

Ces approches sont-elles efficaces?

Dans certains cas, lorsqu’elles complètent la médecine traditionnelle, les thérapies complémentaires sont très utiles, ou pour le moins ne causent aucun tort. En revanche, certaines thérapies parallèles dont l’efficacité n’a pas été démontrée pourraient être dangereuses. Lorsqu’une une personne rejette la médecine traditionnelle pour recourir à une thérapie parallèle, elle se prive possiblement des avantages manifestes d’un traitement efficace.

Davantage de corps de recherche étudient les thérapies complémentaires et parallèles. Certains produits et services ont fait l’objet d’essais cliniques au terme desquels on a découvert qu’ils pouvaient être utiles dans des circonstances données. Il faut toutefois savoir ce qui suit.

  • Les thérapies complémentaires et parallèles n’ont pas toutes été rigoureusement évaluées.
  • Certaines thérapies complémentaires et parallèles sont prometteuses mais doivent faire l’objet d’examens plus poussés.
  • Certaines thérapies complémentaires et parallèles ont été évaluées et se sont avérées inefficaces, voire dangereuses. Les médecins déplorent souvent que leurs patients et leurs familles dépensent des sommes d’argent conséquentes pour des traitements offrant un espoir illusoire.

Sachez que les médecins recherchent continûment des traitements nouveaux et efficaces. Quand un traitement est prometteur et rigoureusement scientifique, il est étudié et testé par le corps médical. Il faut impérativement effectuer une recherche rigoureuse pour déterminer si un traitement améliore les symptômes d’une maladie, ne les modifie aucunement, ou les aggrave.

Pourquoi certains recourent-ils aux thérapies parallèles?

Quand la médecine traditionnelle ne « guérit » pas un enfant malade, par désespoir de cause, ses parents vont éventuellement adopter d’autres positions, surtout s’ils doutaient au préalable du bien-fondé de la médecine traditionnelle.

En outre, maintes personnes pensent que ces thérapies sont moins « cliniques » et donc plus efficaces et plus sûres. Mais ce n’est pas nécessairement vrai. Ainsi, certains remèdes à base de plantes médicinales, alors même qu’ils sont réputés « naturels », peuvent avoir des effets très négatifs sur l’organisme.

Souvent, la « preuve » de l’efficacité du traitement est anecdotique et repose sur quelques récits plutôt que sur des données scientifiques. Il peut arriver qu’une personne offrant un certain type de traitement fasse des allégations fallacieuses, allant jusqu’à affirmer que le traitement traditionnel enraye les bienfaits de sa solution miracle. Avides d’espoir, des parents vont éventuellement prêter foi à ces affirmations.

À quel moment les parents envisagent-ils de recourir à la médecine complémentaire ou parallèle?

Certaines familles envisagent de recourir aux thérapies complémentaires et parallèles aussitôt que le diagnostic est posé, selon leurs préférences personnelles et la confiance qu’ils portent à la médecine traditionnelle. D’autres familles y font appel si le traitement traditionnel ne donne pas les résultats escomptés.

Utilise-t-on fréquemment ces thérapies pour traiter les enfants?

Une étude menée par le Fraser Institute révèle que les thérapies complémentaires et parallèles touchent 17 % des enfants canadiens; mais ce chiffre est possiblement plus élevé pour des maladies particulières ou dans des circonstances données. Il faut pourtant savoir que les données relatives à la sûreté ou l’efficacité des thérapies complémentaires ou parallèles chez les enfants sont encore plus rares. En effet, ces thérapies sont essentiellement utilisées par les adultes et étudiée en fonction d’eux.

Quelle connaissance de la thérapie parallèle les médecins ont-ils?

De plus en plus de médecins se familiarisent avec la thérapie parallèle. De multiples personnes y recourent et questionnent leurs médecins à ce sujet, incitant ces derniers à se renseigner pour mieux les aider à prendre des décisions éclairées. Selon leur domaine de spécialisation, les médecins sont mis en présence d’un grand nombre de thérapies parallèles. Ils les étudient pour savoir si elles sont d’une quelque utilité.

Pour quelle raison un médecin hésiterait-il à recommander une thérapie parallèle?

  • La thérapie ne repose pas sur des observations scientifiques ou n’a pas été suffisamment étudiée : parfois, trop peu d’études ont été menées et on ne sait si la thérapie est utile ou dangereuse. De plus, les effets de ces thérapies sur les enfants sont encore moins connus.
  • La thérapie pourrait être dangereuse ou bloquer les effets du traitement traditionnel : ainsi, quoique naturels, certains compléments à base de plantes médicinales sont potentiellement dangereux. Parfois, la thérapie pose problème quand elle s’additionne à un traitement traditionnel.
  • La thérapie a fait l’objet d’études qui démontrent qu’elle ne fonctionne pas : on a étudié certaines médecines parallèles ou complémentaires pour déterminer leurs effets sur un trouble particulier. L’essai clinique démontre qu’elles n’ont aucun effet.

Qui prodigue les thérapies complémentaires ou parallèles?

Différents praticiens proposent des thérapies complémentaires ou parallèles. Certains poursuivent une formation normalisée et rigoureuse; d’autres pas. Quelquefois, la formation est bel et bien établie mais la profession n’est pas réglementée, ce qui signifie :

  • qu’un titre donné n’est pas protégé par la loi et peut être utilisé par tout un chacun, même une personne qui n’a reçu aucune formation
  • que la profession n’est pas supervisée par un organisme de réglementation responsable de protéger le public

Les médecins, infirmières, pharmaciens, diététistes et autres professionnels de la santé sont réglementés. Les organismes de réglementation régulent les professions dans l’intérêt public. De ce fait, ils s’assurent que les professionnels suivent la formation requise et sont enregistrés et justiciables. De plus, ils vérifient les méthodes professionnelles appliquées et exercent un recours en cas de mauvaise conduite.

Et si vous vouliez que votre enfant essaie une thérapie complémentaire ou parallèle?

Avant d’essayer une thérapie que votre médecin n’a pas recommandée, parlez-en tout d’abord avec lui. Certaines thérapies complémentaires ou parallèles pourraient nuire à votre enfant ou interférer avec son traitement traditionnel. Il est important que vous examiniez ces approches de concert avec le médecin de votre enfant pour déterminer les risques et les avantages qui leur sont associés. Vous pourrez alors prendre une décision éclairée sur le bien-fondé de ces approches thérapeutiques.

Méfiez-vous particulièrement des traitements pour lesquels on vous promet des résultats stupéfiants ou que l’on qualifie de « percées scientifiques » ou de « cures miracle ». En admettant qu’un traitement soit si efficace, ne pensez-vous pas qu’il devrait être affiché sur un site commercial ou publié dans les journaux? Vérifiez les faits scientifiques étayant le traitement. Si la littérature est vague et ne mentionne pas que des essais contrôlés ont été effectués sur un grand nombre de patients, cela signifie qu’elle n’est pas fiable. De nombreuses annonces publicitaires reposent sur un ou deux récits personnels (anecdotes). Il est tout aussi crucial de s’assurer que le traitement est sans danger et qu’il ne provoque pas d’effets secondaires.

Il est essentiel que vous communiquiez ouvertement avec le médecin de votre enfant. La recherche révèle que de multiples patients recourent à des thérapies complémentaires ou parallèles sans en informer leur médecin ou un autre professionnel de la santé, par crainte d’être contredits ou parce qu’ils considèrent que ça ne concerne pas autrui. Ce faisant, ils s’exposent possiblement à des risques importants.

Prodigue-t-on des soins complémentaires et parallèles à l’hôpital?

Au moment de décider du bien-fondé de thérapies complémentaires et parallèles, les membres de l’équipe de soins vont avant tout veiller aux intérêts du patient. Vos besoins et vos souhaits seront certes pris en considération, mais ils passeront après les préoccupations liées à la sécurité du patient. Ainsi, si le médecin ou les membres de l’équipe de soins ne sont pas convaincus de l’efficacité du traitement suggéré et que celui-ci n’est pas conforme aux normes factuelles, il est possible qu’ils vous déconseillent d’y recourir. Parfois, là où les parents voient de l’espoir, l’équipe médicale voit de la souffrance.

De multiples hôpitaux se dotent de politiques en matière de thérapies complémentaires et parallèles, simplement parce que le grand public s’y intéresse de plus en plus. Une fois la politique établie, il devient plus facile d’intégrer ces thérapies aux soins généraux prodigués à un enfant, pour autant que les membres de l’équipe de soins, dont le médecin responsable, jugent qu’elles sont adéquates et sans danger. Quelques hôpitaux appuient activement la recherche sur les thérapies complémentaires et parallèles.

Dernières mises à jour: décembre 11 2009