Thérapies complémentaires et non conventionnelles pour les tumeurs cérébrales

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Renseignez-vous sur la signification des thérapies complémentaires et parallèles et sur les facteurs à prendre en compte avant de faire l’essai d’une thérapie complémentaire ou parallèle pour votre enfant.

À retenir

  • Les thérapies complémentaires sont employées conjointement avec la médecine conventionnelle alors que la médecine alternative est employée en remplacement de la médecine conventionnelle.
  • Adressez-vous toujours au fournisseur de soins de santé de votre enfant et informez-vous sur les thérapies complémentaires ou parallèles avant de les commencer.

Les enfants recevant un traitement contre le cancer (chimiothérapie et/ou radiothérapie) peuvent subir des effets secondaires causés par leur traitement. Les patients et les membres de leurs familles sont nombreux à envisager des thérapies complémentaires ou parallèles, comme les produits de santé naturels, pour soulager ces symptômes.

Bien que certaines de ces thérapies puissent sembler utiles, elles peuvent également nuire gravement à votre enfant, être coûteuses et peuvent ne pas aider du tout. À moins qu’un traitement n’ait été testé scientifiquement, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude qu’il aide à contrôler ou à guérir une maladie.

Sachez également que certaines personnes qui pratiquent la médecine alternative découragent le recours à la médecine conventionnelle. Par conséquent, certains médecins ou hôpitaux peuvent avoir mis en place des politiques visant à protéger les enfants contre des traitements alternatifs potentiellement dangereux.

En tant que parent ou parent-substitut, la meilleure chose que vous puissiez faire pour votre enfant lorsque vous êtes confronté à de nombreuses options est de vous informer. Avant de donner quoi que ce soit à votre enfant, parlez-en au médecin, à l’infirmière ou à l’équipe soignante de votre enfant pour vous assurer que ce n’est pas dangereux.

Qu’est-ce que la médecine conventionnelle?

La médecine conventionnelle fait référence aux pratiques de santé largement utilisées par les professionnels de la santé pour diagnostiquer et traiter les maladies. Il s’agit de traitements dont l’efficacité a été prouvée par des recherches scientifiques menées sur un grand nombre de personnes. Les effets secondaires potentiels sont bien connus et des stratégies sont en place pour surveiller et gérer les effets secondaires au fil du temps.

Que sont les thérapies/médicaments complémentaires et alternatifs?

La thérapie complémentaire fait référence aux produits, techniques ou pratiques qui ne relèvent pas de la médecine conventionnelle. Utilisées conjointement avec la médecine conventionnelle, les thérapies complémentaires peuvent soulager les symptômes ou le stress. Certaines méthodes complémentaires sont étudiées de la même manière que les traitements conventionnels. Parmi les exemples de thérapies complémentaires, citons le recours à la massothérapie ou à l’acupuncture pour prendre en charge les effets secondaires de la chimiothérapie.

La médecine parallèle fait référence aux produits, techniques ou pratiques qui ne relèvent pas de la médecine conventionnelle. La médecine parallèle est utilisée à la place de la médecine conventionnelle et n’a pas fait ses preuves dans la recherche scientifique. Certaines méthodes parallèles sont étudiées de la même manière que les traitements conventionnels. Dans certains cas, les recherches ont montré qu’elles ne fonctionnent pas ou sont dangereuses.

En quoi consistent les produits de santé naturels

Le terme « produit de santé naturel » est utilisé pour désigner un groupe de produits de santé, notamment :

  • les vitamines et les minéraux;
  • les remèdes à base de plantes;
  • la médecine homéopathique;
  • les médicaments traditionnels chinois ou ayurvédiques;
  • les probiotiques; ou
  • d’autres produits comme les acides aminés et les acides gras essentiels.

Même si ces produits sont naturels, ils peuvent entraîner des effets secondaires. Ils peuvent également interagir avec les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie ou avec d’autres médicaments conventionnels.

Puisque pour la plupart des produits de santé naturels, les interactions possibles avec les médicaments chimiothérapeutiques (anticancéreux utilisés en chimiothérapie) n’ont pas été étudiées, il n’a pas été démontré clairement si leur usage est sans danger. Demandez à votre fournisseur de soins de santé si le produit est sûr avant de le donner à votre enfant. Renseignez-vous aussi auprès de lui au sujet de sa compatibilité avec les autres traitements de votre enfant.

Santé Canada n’évalue pas tous les produits de santé naturels du commerce. Les étiquettes des produits qui ont fait l’objet d’une évaluation de Santé Canada portent un numéro de produit naturel (NPN) ou un numéro de remède homéopathique (DIN-HM). Si vous envisagez d’acheter un de ces produits, demandez à votre pharmacien s’il porte un de ces numéros et de vous indiquer où il se trouve sur l’étiquette. Les produits de santé naturels sont en vente libre.

Parler à l’équipe de traitement

L’équipe de traitement de votre enfant ne sera probablement pas surprise si vous lui posez des questions sur des thérapies parallèles ou complémentaires. En fait, elle pourrait vouloir en parler avec vous. De nombreuses personnes utilisent de telles thérapies pour elles-mêmes et pour leurs enfants. Une étude américaine effectuée dans l’État de Washington a montré que presque 79 % des enfants atteints du cancer avaient utilisé une parallèle ou complémentaire, habituellement en même temps que le traitement conventionnel.

L’équipe de traitement peut vous aider à comprendre les options que vous souhaiterez peut-être envisager et à y penser. Gardez à l’esprit qu’il existe de nombreuses solutions de rechange, et qu’il est difficile et long pour votre médecin et votre équipe de traitement de toutes les évaluer.

Il est tout de même important de dire à l’équipe de traitement si vous envisagez des solutions de rechange. Certaines thérapies ont une incidence sur la thérapie conventionnelle de votre enfant, car elles peuvent causer davantage d’effets indésirables ou rendre le traitement moins efficace. Le médecin ou l’infirmière de votre enfant pourrait accepter de parler à la personne qui recommande la thérapie parallèle.

Que sait-on de la thérapie? Qu’est-ce qu’elle prétend pouvoir faire?

À moins qu’un traitement n’ait été testé scientifiquement sur un grand nombre d’enfants, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude qu’il aide à contrôler ou à guérir une maladie. Les études de cas ou les anecdotes ne sont pas des preuves scientifiques. Il existe de nombreuses histoires convaincantes de personnes qui ont été guéries d’un cancer grâce à des traitements alternatifs. Mais réfléchissez aux questions suivantes :

  • Ce traitement a-t-il été testé sur des enfants atteints de la même tumeur que votre enfant?
  • Combien d’enfants ont été traités?
  • Quels ont été les résultats pour tous les enfants traités, et pas seulement pour ceux qui ont eu un résultat favorable?
  • Quels ont été les effets secondaires?

La thérapie est-elle nocive ou crée-t-elle des problèmes avec le traitement conventionnel?

Certaines thérapies peuvent interagir négativement avec le traitement conventionnel, ce qui rend le traitement conventionnel moins efficace ou provoque des effets secondaires négatifs. Par exemple, des doses élevées d’antioxydants, comme les vitamines C et E, peuvent diminuer l’efficacité de la radiothérapie ou de la chimiothérapie. Des plantes telles que l’essiac et l’aiguille d’if ont été associées à des problèmes cardiaques et rénaux lorsqu’elles étaient prises en association avec certains médicaments de chimiothérapie.

Les produits de santé naturels peuvent interagir avec les médicaments chimiothérapeutiques de différentes façons. Par exemple, ils peuvent influer sur la quantité de ces médicaments qui est absorbée par le sang, la partie du corps ciblée et la rapidité avec laquelle l’organisme les décomposent. L’utilisation d’un produit de santé naturel en même temps qu’une chimiothérapie ou une radiothérapie peut :

  • réduire la quantité de médicaments chimiothérapeutiques dans le sang; réduire l’efficacité de la chimiothérapie;
  • entraver l’action de la chimiothérapie ou de la radiothérapie; réduire l’efficacité de la chimiothérapie;
  • accroître la quantité de médicaments chimiothérapeutiques dans le sang; et causer une intensification des effets secondaires de la chimiothérapie.

La thérapie a-t-elle été étudiée? Les résultats sont-ils publiés dans des revues qui font l’objet d’un examen indépendant par d’autres experts? Que révèlent les résultats?

Si une thérapie complémentaire semble prometteuse, les chercheurs peuvent essayer de l’étudier de manière scientifique et détermineront les moyens de la mettre en œuvre si elle s’avère efficace.

Quelles sont les qualifications de la personne qui administre ou recommande le traitement complémentaire/alternatif? Comment savoir si le médicament est pur?

Certains praticiens de thérapies complémentaires ou alternatives peuvent suivre quelques cours durant leurs fins de semaine, fonder une entreprise et se présenter comme étant experts. D’autres, comme les chiropraticiens ou les naturopathes, peuvent avoir suivi des années de formation standardisée et appartenir à des collèges qui réglementent leur pratique. Cela dépend du pays et du type de traitement complémentaire ou alternatif.

Pour illustrer l’importance d’une formation adéquate, prenons l’exemple de l’étude suivante. Dans le cadre de l’étude, une chercheuse américaine du Cancer Research Center of Hawaii s’est fait passer pour la fille d’une patiente atteinte d’un cancer du sein avancé. La chercheuse a visité 40 magasins d’aliments naturels et a demandé au personnel de lui recommander un produit pour sa mère. Au total, 36 détaillants ont fait une recommandation, soit directement, soit en montrant des produits que d’autres clients avaient achetés. Le cartilage de requin a été le plus souvent recommandé, par 17 détaillants, mais les recherches menées jusqu’à présent n’ont pas démontré son efficacité. En outre, près de 20 plantes différentes, près d’une douzaine de suppléments vitaminiques différents et neuf agents biologiques tels que les huiles de poisson ont été recommandés. Il n’y a pas eu de réponse cohérente ou d’explication sur la raison pour laquelle le produit était recommandé. Beaucoup n’ont pas posé de questions plus détaillées à la chercheuse à propos de sa « mère ». Cette étude a été publiée dans les Archives of Family Medicine en 2000.

Une autre préoccupation tient au fait que les produits de santé naturels ou les suppléments pourraient ne pas être purs. Contrairement aux médicaments conventionnels, qui sont strictement réglementés par les instances dirigeantes, les différentes marques de pilules ou de compléments non conventionnels peuvent contenir des quantités différentes de leur ingrédient actif. Une personne peut payer cher pour un produit qui n’a que peu ou pas d’avantages thérapeutiques et qui peut être potentiellement nocif.

Est-ce vrai que certains produits de santé naturels peuvent servir à traiter les effets secondaires de la chimiothérapie ou de la radiothérapie?

Il a été démontré que certains produits de santé naturels dont les effets ont été étudiés chez les humains permettent d’atténuer certains effets secondaires du traitement du cancer. Toutefois, certains d’entre eux sont aussi susceptibles de réduire l’efficacité de la chimiothérapie. L’utilisation de tout produit de santé naturel doit être discutée avec le fournisseur de soins de santé de votre enfant.

Comment puis-je savoir si un produit de santé naturel peut interagir avec des médicaments chimiothérapeutiques ou d’autres médicaments d’ordonnance?

Il est important de vous renseigner à ce sujet auprès de l’équipe de soins de santé qui s’occupe de votre enfant à l’hôpital ou au centre anti-cancéreux avant de lui donner tout produit de ce type.

Puis-je donner des antioxydants à mon enfant pour prévenir les effets secondaires de la chimiothérapie ou de la radiothérapie?

Selon certains, les antioxydants comme la vitamine C permettraient de protéger les cellules saines durant ces traitements. Cependant, la vitamine C et d’autres antioxydants risquent de nuire aux traitements. Il est recommandé de ne pas faire usage d’antioxydants comme la vitamine C pendant les traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie qui, pour avoir l’effet souhaité, exigent une bonne oxydation. Demandez à votre fournisseur de soins de santé si vous pouvez donner des antioxydants à votre enfant sans amoindrir l’efficacité de ses traitements.

Puis-je donner des multivitamines à mon enfant pendant ses traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie?

Divers ingrédients des multivitamines peuvent interagir avec la chimiothérapie ou la radiothérapie ou peuvent alors être dangereux (c’est le cas, entre autres, des vitamines C et E, de l’acide folique et du fer). Avant de donner des multivitamines à votre enfant, demandez à votre fournisseur de soins de santé de vous expliquer si ce type de supplément est sûr et bénéfique pour votre enfant durant ses traitements.

Est-il contre-indiqué d’ajouter des épices et des herbes aux aliments pendant les traitements de mon enfant?

Non. Les quantités habituelles d’épices et d’herbes employées en cuisine ne risquent aucunement de provoquer une interaction avec la chimiothérapie.

Puis-je donner des suppléments probiotiques à mon enfant pendant ses traitements?

Non. Puisque ces produits de santé naturels contiennent de grandes quantités de bactéries purifiées, ils présentent peut-être un risque pour les enfants subissant des traitements de chimiothérapie ou de radiation.

Puis-je donner des aliments contenant des probiotiques comme le yogourt, le lait maternisé et les céréales pour bébé à mon enfant pendant ses traitements?

Oui. Les quantités de probiotiques que renferment les aliments qui en sont enrichis ne devraient comporter aucun danger pour votre enfant.

Dernières mises à jour: février 09 2022