Gestion de la douleur — les maux communs chez les enfants

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On discute ici de la gestion de la douleur chez les enfants en cas de maux fréquents comme les otites, les coliques et la douleur causée par les piqûres.

Pour la plupart des enfants, les blessures mineures constituent un aspect normal de l’enfance. Si elles ne sont pas graves, les bosses, les égratignures et les brûlures sont traités sans problème par les parents à la maison. Tout ce qu’il faut, c’est quelques connaissances de base, et l’amour et l’attention des parents.

Il peut être plus difficile de déterminer si une blessure ou une douleur particulière doit être examinée par un professionnel de la santé. Si votre enfant et vous-même croyez qu’il a besoin d’attention médicale, vous devrez consulter votre médecin de famille ou le service des urgences de l’hôpital en cas de blessures graves ou de douleur intense. Toute personne qui s’occupe de votre enfant, sa gardienne par exemple, devrait, elle aussi, être prête à consulter un professionnel de la santé.

Quand consulter lorsque votre enfant souffre

Il peut être difficile de décider s’il faut solliciter une aide médicale ou non. C’est votre enfant qui souffre, mais c’est vous qui devez décider de la gravité de son mal. Nous décrirons ici certains des maux les plus fréquents de l’enfance et nous vous expliquerons comment les traiter. En étant mieux informés, vous serez mieux préparés à réagir en cas d’urgence.

Expériences douloureuses communes au cours de l’enfance

Otite moyenne

Cette maladie infantile commune est une infection de l’oreille moyenne. Outre les examens médicaux des bébés, les otites constituent la principale raison pour laquelle les enfants consultent le médecin. Elles sont presque toujours douloureuses. La douleur résulte habituellement de l’étirement de structures sensibles à l’intérieur de l’oreille, causé par la pression exercée par le blocage de la trompe d’Eustache, conduit qui contrôle la pression de l’air dans l’oreille et dont l’enfant a besoin pour bien entendre. On peut traiter l’infection aux antibiotiques et la douleur à l’acétaminophène ou à l’ibuprofène, qu’on peut donner à l’enfant régulièrement pendant la journée ou, au besoin, toutes les quatre ou six heures sur une période de 24 heures. S’il souffre encore, on peut lui donner à la fois de l’acétaminophène et de l’ibuprofène. Assurez-vous de lire l’étiquette avant de lui administrer un médicament.

Pharyngite

La pharyngite est causée par une infection du pharynx, qui est une partie de la gorge. Elle cause d’ordinaire une douleur modérée qui s’aggrave lorsqu’on avale. Dans les cas d’infection bactérienne comme la pharyngite streptococcique, il peut être nécessaire d’administrer des antibiotiques pour éliminer l’infection et, indirectement, soulager la douleur. On peut traiter celle-ci à l’acétaminophène, à l’ibuprofène ou aux deux, et l’on peut les donner à l’enfant régulièrement pendant la journée ou, au besoin, toutes les quatre ou six heures sur une période de 24 heures.

Poussée dentaire

Tous les parents ont passé du temps la nuit, au bord du lit, à se demander comment soulager la douleur de leur enfant qui fait ses dents. Malheureusement, même si le problème est très répandu, on n’a mené pratiquement aucune recherche sur ce phénomène, qui est normal mais parfois douloureux. Beaucoup de parents déclarent que leur enfant aurait éprouvé une douleur légère ou modérée pendant qu’il faisait ses dents. La douleur est causée par l’inflammation ou l’irritation des gencives. Le recours à des anneaux de dentition froids ou congelés peut être une stratégie efficace. Si vous le voulez, vous pouvez aussi interroger votre médecin sur la possibilité qu’il vous recommande des analgésiques légers.

Coliques

Les coliques débutent normalement à l’âge de deux semaines et durent environ quatre mois. Un bébé en proie aux coliques hurle sans raison apparente et peut pleurer des heures durant. Bien que tous les bébés pleurent, les nourrissons atteints de coliques pleurent et hurlent sur de plus longues périodes. Leurs pleurs peuvent se poursuivre durant plus de trois heures d’affilée, trois jours par semaine sinon plus et pendant plus de trois semaines.

D’après certaines études, 25 % des bébés seraient coliqueux. On ne connaît pas précisément la cause de cette maladie. On a proposé qu’il s’agissait d’un trouble gastro-intestinal, psychosocial ou lié au développement neurologique. Les coliques disparaissent normalement après quatre mois et ne semblent pas causer de lésion permanente.

Même si les coliques sont inquiétantes pour nombre de parents, on n’est pas sûr si les bébés coliqueux souffrent véritablement. En effet, les bébés coliqueux ne manifestent pas les symptômes typiques du stress lié à la souffrance, tels que l’accélération du rythme cardiaque et l’accroissement des niveaux d’hormones de stress. On recommande comme traitements d’emmailloter ou de bercer le bébé, ou encore de le balancer doucement — par exemple, comme s’il faisait une promenade en voiture. Vous pouvez aussi placer à ses côtés une source de bruit blanc.

Les coliques peuvent être exaspérantes pour les parents. N’hésitez pas à demander de l’aide pour votre bébé coliqueux et vous-même si vous n’en pouvez plus de l’entendre pleurer sans arrêt.

Piqûres

L’emploi de seringues pour la vaccination, les vaccins contre la grippe ou la prise de sang lorsqu’on effectue des tests sont un volet désagréable mais nécessaire des soins de santé. La douleur causée par les piqûres est un problème important. Il arrive souvent que les enfants associent dès leurs premières années la consultation du médecin à la douleur que provoquent chez eux les piqûres. Bien que les chercheurs s’efforcent de trouver d’autres méthodes d’administrer les médicaments nécessaires et de prélever du sang, elles en sont encore au stade expérimental. D’ici là, les professionnels de la santé tentent de rendre les injections moins douloureuses.

Il existe plusieurs façons d’atténuer la douleur. Nous vous recommandons d’expliquer à votre enfant ce à quoi il peut s’attendre. Lorsque vous vous montrez honnête avec lui et que vous le préparez à ce qui l’attend, vous lui donnez l’impression qu’il est le maître de la situation, ce qui contribue à réduire son anxiété. Adaptez ce que vous lui dites à son âge de développement. Les façons de lui expliquer varient : s’il est très jeune, vous pouvez jouer avec des poupées pour lui montrer et, s’il est plus âgé, discuter avec lui de l’importance de l’immunisation et lui décrire la sensation éprouvée.

D’autres méthodes de soulagement de la douleur agissent directement sur la sensation de la piqûre : poser de la glace ou exercer une pression sur le point d’injection quelques secondes avant la piqûre; ou encore offrir au bébé (surtout s’il a moins de six mois) une solution sucrée dont on en a enduit sa suce ou qu’on dépose directement sur sa langue. Vous pouvez aussi vous servir d’une crème anesthésiante locale, dont la crème Emla. Elle soulage la douleur lorsqu’on l’applique environ une heure avant la piqûre ou la prise de sang. Vous pouvez également employer de l’améthocaïne (Ametop). Elle agit au bout de 20 à 30 minutes environ. À certains endroits, vous pouvez vous procurer ces crèmes sans ordonnance. Lorsque vous employez ces crèmes, vous devez toutefois connaître l’emplacement du point d’injection sur le corps, ce qui n’est pas toujours possible, ainsi que la dose exacte à appliquer.

Les stratégies psychologiques — faire des bulles, distraire l’enfant, lui faire écouter de la musique — peuvent toutes soulager la douleur. On peut montrer aux parents à les enseigner à leur enfant. Cela dit, si les parents sont trop inquiets, leur présence peut transmettre cette inquiétude à l’enfant. Dans ce cas-là, il vaut mieux ne pas être présents.

On continue de chercher une méthode plus indolore d’administrer les médicaments et d’effectuer des prises de sang. D’ici là, les parents et les professionnels de la santé doivent recourir à des techniques de soulagement de la douleur afin d’aider les enfants recevant une piqûre. Ainsi, les enfants pourront consulter le médecin sans appréhension.

Entorses et élongations

On peut traiter les entorses et les élongations mineures en appliquant dessus de la glace ou un objet chaud et en administrant au patient un anti-inflammatoire comme l’ibuprofène​. Pour ce qui est des élongations, un massage doux peut souvent soulager la tension et la douleur. Si la douleur et le malaise associés aux entorses et aux élongations ne disparaissent pas au bout de quelques jours, les parents doivent solliciter une aide médicale.

Si vous observez une déformation, une enflure prononcée ou une douleur très intense là où l’enfant s’est fait mal, il se peut qu’il ait une fracture. Si vous soupçonnez une fracture, immobilisez le membre ou posez une attelle dessus, et demandez sans tarder une aide médicale. S’il est blessé au cou ou au dos, ne le déplacez pas, mais appelez à l’aide.

Dernières mises à jour: septembre 17 2009